Tribune

Comment l’abaya cache la forêt des revendications communautaires

CHRISTOPHE VERSINI
Thursday, April 18, 2024
à
22:59
3
minutes de lecture

La décision prise par Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, d’interdire l’abaya à l’école est un pas dans la bonne direction. Mais au-delà de la question du port de l’abaya, c’est toute une problématique communautaire qui se dessine à l’horizon des établissements scolaires.

L’abaya, cette longue robe islamique, est devenue le symbole d’une laïcité en péril. Les chiffres sont alarmants. Selon une note des services de l’État, le nombre de signalements d’atteintes à la laïcité a explosé, doublant presque en une année.

Les établissements scolaires sont devenus le théâtre de batailles idéologiques, de revendications communautaires, de contestations d’enseignements et de refus d’activités scolaires. Les enseignants, en première ligne, se retrouvent démunis, souvent laissés à eux-mêmes face à des situations complexes. Il est temps que nos dirigeants assument leurs responsabilités et apportent un soutien sans faille à ces professionnels de l’éducation.

Car au-delà de l’abaya, c’est toute une série de revendications et de provocations qui mettent à mal notre pacte républicain. Il ne s’agit pas seulement d’une problématique vestimentaire, mais également d’une remise en cause de la cohésion nationale, des valeurs fondamentales françaises et de la laïcité en tant que principe républicain.

Une étude de l’IFOP datant de décembre 2021 révèle que 65 % des lycéens musulmans placent l’islam au-dessus des lois de la République. Près de la moitié de ces lycéens ont déjà vu des camarades demander des menus conformes aux prescriptions religieuses. De surcroît, 48 % des lycéens déclarent avoir assisté à des contestations, motivées par la religion, lors d’un cours. Par ailleurs, 34 % des lycéens indiquent avoir constaté des remises en cause de l’enseignement moral et civique pour des raisons religieuses. Et 32 % ont assisté à des contestations lors de cours sur les relations entre hommes et femmes ou les thématiques de genre et d’égalité, souvent motivées par des valeurs religieuses.

De plus, dans près d’un tiers des lycées toutes catégories confondues, des élèves ont exprimé le désir de ne pas participer aux cours de natation pour des motifs religieux. Il est également notable que, dans 27 % de ces établissements, des résistances ont été exprimées face aux traditions telles que les repas de Noël, l’installation d’arbres de Noël ou la distribution de galettes des rois, perçues comme des manifestations de la culture chrétienne. Certains médias ont fait état d’organisations de prières dans des classes, notamment dans les Alpes-Maritimes. Et pour couronner le tout, bien que la loi de 2004 proscrive le port de signes religieux ostentatoires aux élèves dans les écoles, collèges et lycées, l’adoption du voile par les jeunes filles est en augmentation.

Face à cette situation alarmante, l’État ne peut rester inactif. Si la décision d’interdire l’abaya est un premier pas, il est essentiel d’aller plus loin et d’affronter concrètement l’ensemble des problématiques communautaires qui gangrènent nos établissements. Car l’abaya, en fin de compte, n’est que l’arbre qui cache la forêt. Une forêt où se joue l’avenir de notre unité nationale et de nos principes républicains.

CHRISTOPHE VERSINI
Thursday, April 18, 2024
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